Les idées reçues sur la grossesse : démystifions les croyances populaires
La grossesse est une période fascinante mais souvent entourée de croyances bien ancrées dans l’imaginaire collectif. Certaines idées, transmises de génération en génération, peuvent parfois générer de l’anxiété ou induire en erreur les futures mamans. Entre recommandations médicales évolutives et conseils de grand-mère, il n’est pas toujours facile de distinguer le mythe de la réalité.
Dans cet article, nous levons le voile sur 10 idées reçues courantes concernant la grossesse. Une lecture essentielle pour toute femme enceinte, ou en désir de grossesse, qui souhaite vivre ces neuf mois le plus sereinement possible, en s’appuyant sur une information fiable et validée scientifiquement.
Une femme enceinte doit manger pour deux
Cette croyance est parmi les plus répandues. Si les besoins énergétiques augmentent pendant la grossesse, ils ne doublent pas pour autant. En réalité, une femme enceinte a besoin d’environ 300 à 500 calories supplémentaires par jour au cours du deuxième et du troisième trimestre.
Ce qui est essentiel, ce n’est pas la quantité, mais la qualité nutritionnelle des aliments. Privilégiez les aliments riches en fer, calcium, acide folique, vitamines et protéines. L’objectif est de nourrir le fœtus tout en préservant la santé de la mère.
Les nausées matinales n’arrivent que le matin
Bien que le terme « nausées matinales » (ou « morning sickness » en anglais) laisse entendre qu’elles surviennent le matin, ces désagréments peuvent en réalité apparaître à tout moment de la journée — et parfois durer toute la journée. Pour certaines femmes, elles s’aggravent également le soir.
Les nausées sont dues aux fluctuations hormonales, notamment à l’augmentation de l’hormone hCG. Heureusement, elles tendent à diminuer après le premier trimestre, même si certaines femmes peuvent en souffrir plus longtemps, voire tout au long de leur grossesse.
Si vous avez des brûlures d’estomac, votre bébé aura beaucoup de cheveux
Cette croyance populaire amuse souvent, mais elle n’est pas totalement fausse ! Une étude publiée en 2006 par des chercheurs américains a montré une corrélation entre les brûlures d’estomac pendant la grossesse et la densité capillaire du bébé à la naissance.
Néanmoins, cette observation ne permet pas de généraliser. Les brûlures d’estomac pendant la grossesse sont en réalité causées par la progestérone qui relâche les muscles, y compris les sphincters de l’estomac, favorisant ainsi des remontées acides.
Il est interdit de faire du sport pendant la grossesse
Au contraire, l’activité physique pendant la grossesse est bénéfique, sauf contre-indication médicale spécifique. Elle permet de réduire les douleurs lombaires, d’améliorer la circulation sanguine, de limiter la prise de poids excessive et de mieux vivre l’accouchement.
Des activités comme la marche, le yoga prénatal, la natation ou encore le Pilates adapté sont recommandées. L’exercice contribue également à un meilleur sommeil et réduit le risque de complications comme le diabète gestationnel.
Le sexe pendant la grossesse est dangereux pour le bébé
C’est une idée fausse très courante. En l’absence de complication ou de pathologie spécifique (col court, placenta prævia, risque d’accouchement prématuré…), avoir des rapports sexuels pendant la grossesse est tout à fait sans danger. Le bébé est bien protégé par le liquide amniotique et le col de l’utérus fermé.
Le désir peut évoluer au fil des mois, mais il n’y a aucune raison médicale de s’en abstenir dans la majorité des cas. Il est cependant toujours préférable d’en discuter avec son médecin ou sa sage-femme.
On peut deviner le sexe du bébé grâce à la forme du ventre
Les anciens disaient qu’un ventre en pointe indiquait un garçon, alors qu’un ventre plus rond laissait présager une fille. En réalité, la forme du ventre dépend de plusieurs facteurs : la morphologie de la femme, la position du bébé, le tonus musculaire ou le nombre de grossesses antérieures.
Le sexe du bébé ne peut être connu de manière fiable que par échographie morphologique vers 20 semaines d’aménorrhée, ou par des tests génétiques.
Les envies alimentaires sont liées aux carences nutritionnelles
Il est vrai que certaines envies peuvent signaler un besoin nutritionnel, comme un manque de fer en cas d’envie de viande rouge. Toutefois, beaucoup d’envies alimentaires pendant la grossesse n’ont aucune base physiologique.
Elles sont souvent influencées par les hormones et les modifications du goût et de l’odorat, très fréquentes durant le premier trimestre. De nombreuses femmes développent une appétence particulière pour des aliments inhabituels. Ces envies passagères sont en général sans gravité, si elles ne nuisent pas à l’équilibre alimentaire global.
Il ne faut surtout pas teindre ses cheveux en étant enceinte
Longtemps déconseillée, la coloration capillaire pendant la grossesse n’est pas considérée comme dangereuse aux doses usuelles. Les substances chimiques contenues dans les teintures capillaires sont présentes en très faible quantité dans l’organisme et ne passent pas la barrière placentaire de manière significative.
Par précaution, certaines femmes préfèrent attendre la fin du premier trimestre ou opter pour des colorations végétales sans ammoniaque ni résorcinol. Le mieux reste de demander conseil à votre professionnel de santé.
Un seul verre d’alcool de temps en temps ne fait pas de mal
Ce mythe est extrêmement dangereux. Il n’existe pas de seuil de consommation d’alcool considéré comme sûr pendant la grossesse. Même en très petites quantités, l’alcool peut traverser le placenta et atteindre le fœtus, dont le système d’élimination est immature.
Le syndrome d’alcoolisation fœtale, bien que rare, est une pathologie grave. La recommandation actuelle est donc l’abstinence totale d’alcool pendant la grossesse, y compris pour les boissons faiblement alcoolisées comme la bière ou le vin.
Un accouchement par césarienne n’est pas « un vrai accouchement »
La césarienne est parfois perçue comme une solution de facilité, alors qu’elle est en réalité une intervention chirurgicale lourde, souvent pratiquée en urgence pour garantir la sécurité de la mère et de l’enfant. Elle peut aussi être planifiée pour des raisons médicales précises.
Un accouchement, quelle que soit sa forme, reste un acte profond, une naissance, un bouleversement. Il mérite respect et reconnaissance. Aucune femme ne devrait se sentir diminuée en ayant eu recours à une césarienne.
À retenir pour une grossesse sereine
Nombreuses sont les idées reçues qui entourent la grossesse, souvent héritées de traditions anciennes ou relayées sans fondement scientifique. Pour mieux vivre cette période unique, il est crucial de s’informer auprès de sources fiables et de ne pas hésiter à poser ses questions aux professionnels de santé.
Écouter son corps, faire preuve de discernement et se libérer des injonctions permet aux futures mamans de se reconnecter à l’essentiel : leur bien-être et celui de leur bébé.

